Travailler en freelance à l’étranger : quelle couverture santé en cas de pépin de santé ?

Le travail en remote n’a jamais été aussi courant. Et avec lui, un phénomène explose : de plus en plus de freelances libres posent leurs valises à l’étranger, pour quelques mois ou plusieurs années. Et que ce soit en Europe ou au-delà, cette liberté professionnelle s’accompagne de problématiques spécifiques, dont celle de la couverture santé quand on n’est plus chez soi. Souvent reléguée en second plan, cette question est pourtant la garantie d’une expérience réussie à l’étranger. 

Freelance nomade : une nouvelle population d’expatriés

De nombreux pays ont misé sur cette nouvelle catégorie de travailleurs mobiles, en facilitant leur installation, notamment grâce à des visas de travail spécifique. Et depuis l’apparition des visas pour digital nomads, les freelances français sont nombreux à bouger là où le climat est plus doux, le coût de la vie plus bas, ou le secteur de la tech plus développé. 

Les destinations les plus populaires :

  • En Europe : Portugal, Espagne, Malte
  • Hors UE : Thaïlande, Indonésie, Mexique, Costa Rica

Mais dans le rush du départ, beaucoup oublient un point essentiel : en cas d’accident ou de maladie, comment sont-ils couverts ? La réponse n’est pas aussi simple qu’un « j’ai la carte vitale ». 

En Europe : la CEAM, vrai ou fausse bonne idée pour les freelances ? 

En restant dans l’Union Européenne, tu penses peut-être être tranquille grâce à la Carte Européenne d’Assurance Maladie (CEAM). Oui et non à la fois.

Ce que couvre la CEAM :

  • Les soins médicaux « nécessaires » lors d’un séjour temporaire au sein de l’UE
  • Dans les mêmes conditions que les résidents locaux
  • Dans le secteur public uniquement

Mais attention :

  • Elle est limitée dans le temps (séjours courts uniquement)
  • Elle ne prend pas en charge les soins dans le privé
  • Elle n’inclut pas d’assistance rapatriement

Si tu restes plus de 6 mois dans un pays européen, tu seras obligé de t’affilier à la sécurité sociale locale, dans le cadre d’un changement de pays de résidence. Et là, il faut te renseigner sur les formulaires A1 (activité salariée ou indépendante) et S1 (accès aux soins) pour être en règle (source : International Santé).

Hors UE : compter sur la Sécu n’est pas la meilleure option

Tu pars en dehors de l’Europe ? La Sécurité sociale française ne te lâche pas complètement, mais elle ne fait pas de miracles non plus.

Ce qu’elle couvre :

  • Les frais de santé urgents pendant 90 jours max
  • Avec remboursement selon les tarifs français, souvent inférieurs aux tarifs pratiqués à l’étranger
  • Mais sans avance de frais en cas d’hospitalisation ni d’assistance rapatriement.

Et après ces 90 jours ?

  • Tu n’es plus couvert, sauf si tu gardes un statut actif en France (mais même là, la couverture reste limitée)
  • Beaucoup de pays exigent une assurance privée pour te laisser entrer ou obtenir un visa (dont les fameux visas digital nomad)
  • En devenant résidant permanent de ton pays de destination, l’affiliation au régime local peut devenir obligatoire, ou au contraire aucune protection sociale n’est prévue 

Tu as donc plusieurs choix :

  • Assurance voyage : simple et pas chère pour les urgences et accidents
  • Assurance locale : utile et parfois obligatoire pour les indépendants en résidence permanente
  • Assurance expatrié : le plus complet et plus coûteux, pour une couverture « comme à la maison » 

Zoom sur les assurances internationales : une vraie sécurité pour les freelances

Si tu veux dormir tranquille à l’étranger, les assurances santé internationales sont souvent la meilleure option.

Avantages :

  • Couverture dans plusieurs pays, y compris ton pays d’origine
  • Prise en charge des frais d’hospitalisation à 100%
  • Accès aux soins privés avec un niveau de remboursement adapté
  • Options multiples : évacuation sanitaire, responsabilité civile, prévoyance, etc.

Deux grandes catégories :

Assurance voyage

  • Pour les séjours courts et moyenne durée (12 mois maxi)
  • Couvre uniquement les urgences et accidents
  • Ne couvre pas les maladies préexistantes
  • Pas renouvelable indéfiniment et sous conditions

Assurance santé expatrié

  • Pour les séjours longue durée (12 mois et plus)
  • Couvre tous types de soins (généralistes, spécialistes, maternité, optique…)
  • Certaines couvrent même les antécédents médicaux sous conditions
  • Adaptée si tu veux t’installer durablement quelque part (garantie viagère)

Comment choisir la bonne couverture santé à l’étranger ?

Avant de foncer sur le premier contrat santé venu, pose-toi les bonnes questions :

  • Durée de ton séjour ?
  • Tu travailles pour des clients en France ou à l’étranger ?
  • Besoin d’une couverture pour toute la famille ? de garanties spécifiques ?
  • Des antécédents médicaux à prendre en compte ?
  • Besoin de maintenir une couverture dans ton pays d’origine ?

Ensuite :

  • Compare les offres (assurance voyage vs assurance expatrié)
  • Vérifie les exclusions (sports à risque, zones non couvertes…)
  • N’hésite pas à utiliser un comparateur

Que tu prévoies de travailler depuis Lisbonne, Bali ou Tbilissi, ta santé ne doit pas être la dernière variable à prendre en compte dans ton projet à l’étranger. Choisir la bonne couverture santé, c’est du stress en moins, une sécurité en cas de gros pépin, et la sérénité pour profiter pleinement de son aventure pro internationale.

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