Trop de bruit autour de la creator economy ? Pourtant, ce n’est pas qu’une mode. Ce secteur a explosé ces dernières années, redéfinissant la manière dont on génère du revenu en ligne avec du contenu : vidéos, posts, podcasts, œuvres numériques… Bref, tout ce qui se diffuse sur internet se monétise ou presque. On va aller au-delà des clichés et passer au crible les statistiques récentes pour comprendre l’ampleur du phénomène, à quoi ressemble vraiment ce marché et pourquoi il attire de plus en plus de monde – y compris ceux qui bossent déjà ailleurs.
La creator economy, c’est quoi exactement ?
On confond vite la creator economy avec la passion economy ou même l’univers des influenceurs. Tout ça se mélange, mais chaque concept a ses propres règles du jeu. Dans la creator economy, le cœur du réacteur c’est le contenu : tu publies, tu touches ta communauté, tu monétises via différentes plateformes. L’autre facette : transformer un talent, une passion ou juste un hobby de niche en sources de revenus.
La nuance : dans la passion economy, l’accent porte sur l’activité elle-même, souvent encore à petite échelle et très orientée « communauté nichée ». La creator economy, elle, mise sur la publication massive et les outils pour rendre ton contenu rentable. Les frontières ne sont jamais étanches ; beaucoup de créateurs migrent d’un modèle à l’autre selon leur parcours.
Quelques chiffres qui mettent la tendance en perspective
Derrière le storytelling LinkedIn, les statistiques peignent un tableau bien concret. Le marché mondial de la creator economy pesait déjà plus de 100 milliards de dollars début 2020. Rien que pour 2022, plusieurs études ont pointé une valorisation de près de 104,2 milliards de dollars, dépassant ainsi certains pans de la gig economy pure.
Ce poids économique est soutenu par toute une chaîne d’entreprises appuyant les créateurs. Celles-ci auraient généré autour de 819 millions de dollars de chiffre d’affaires annuel rien qu’en services ou solutions destinés aux créateurs de contenu. Preuve que l’écosystème grossit aussi grâce aux acteurs en soutien : SaaS de montage vidéo, outils CRM, plateformes de diffusion…
Où se concentrent la majorité des créateurs ?
Géographiquement, la donne n’est pas homogène. Les États-Unis tiennent la tête avec un vivier de créateurs conséquent. Ensuite viennent des marchés émergents comme le Brésil, puis l’Allemagne. Si on creuse plus loin, la densité réelle de créateurs se révèle maximale non pas là où ils sont le plus nombreux, mais dans des pays comme la Corée du Sud et l’Espagne.
Cette disparité montre que l’attrait pour la création et la monétisation digitale varie d’un contexte local à un autre, influencé par l’accès aux outils, l’état du marché et la culture numérique propre à chaque pays.
Qui sont les créateurs ? Influenceurs, amateurs, tous concernés ?
Beaucoup imaginent que créer du contenu rime forcément avec influencer. La réalité est plus nuancée. Aux États-Unis, seuls 16 % des créateurs s’identifient comme influenceurs alors que 35 % souhaiteraient franchir ce cap. Le reste, et c’est massif, alimente la machine sans rechercher frontalement la notoriété.
Si l’on pose la question aux jeunes : près d’un tiers des 18-24 ans se considèrent déjà producteurs de contenu digital. Et ce chiffre grimpe chez les 25-34 ans, avec 40 % qui endossent ce rôle. Un signe clair que l’évolution des usages impacte un pan géant de la population connectée.
Le quotidien et les aspirations des créateurs aujourd’hui
Un mythe persiste : celui du créateur à plein temps, libre, autonome, qui vit confortablement du web. Or, la majorité (deux tiers environ) combine la création à une activité principale ou annexe. Cette économie se structure largement autour du temps partiel, soit par choix, soit par nécessité.
Surprise, parmi ceux qui parviennent à gagner entre 50 000 et 100 000 dollars par an, plus de la moitié y consacre moins de dix heures hebdomadaires. Cela remet en question l’idée reçue selon laquelle le succès serait corrélé à une masse de travail démesurée. Ici, efficacité et ciblage font clairement la différence.
Pourquoi autant de créateurs travaillent-ils à temps partiel ?
Plusieurs raisons expliquent cette tendance : limitation des revenus potentiels au départ, besoin de sécurité ou simplement envie de garder la flamme créative sans pression financière. Beaucoup voient la création de contenu comme une rampe de lancement, un moyen de tester un projet avant d’y consacrer 100 % de leur énergie.
Cette flexibilité attire aussi les profils en reconversion ou les freelances à la recherche d’un nouveau canal. Pas besoin d’être expert tech ou marketing, ce qui compte c’est la capacité à nouer un lien authentique avec son audience, souvent sur des sujets ultra-ciblés.
Les perspectives à surveiller à court terme
Même avec un marché déjà mature, la demande pour des contenus de qualité continue de croître : nouvelles plateformes, multiplication des modèles économiques, diversification des sources de rémunération (abonnements, sponsoring, produits digitaux…). La professionnalisation se poursuit, poussant chaque créateur à repenser sa stratégie pour durer.
Pour celles et ceux qui envisagent de basculer : l’atout décisif restera la capacité à s’adapter, investir intelligemment dans les bons outils et faire évoluer son offre au rythme des tendances. Le vrai secret, ce n’est pas juste d’empiler les likes, c’est de construire une relation solide et durable avec une audience fidèle.
- Pensée business dès le départ : une offre claire, un ciblage précis
- Trouver son tempo : fréquence de publication adaptée, équilibre pro/perso
- S’entourer des bons outils pour automatiser ce qui peut l’être
- Suivre les datas : analyser, ajuster, progresser
