[Podcast] Entreprendre c’est savoir dire non

Le Cercle, le podcast pour les freelances tech qui veulent gagner leur indépendance.

[00:00:00.000] – Pierre

Bonjour Benoît.

[00:00:00.910] – Benoit

Bonjour Pierre.

[00:00:02.260] – Pierre

Bienvenue à toi, chère auditrice, chers auditeurs dans Le Cercle.

[00:00:07.090] – Benoit

Le podcast pour les Freelances Tech qui veulent gagner leur liberté.

[00:00:11.210] – Pierre

Aujourd’hui, nous allons aborder un sujet autour de savoir dire non. Oui, c’est vrai. Pourquoi c’est aussi compliqué de dire non ?

[00:00:20.480] – Benoit

Pourquoi dire non, Pierre ? Moi, je veux du bis, je veux que ça rentre. Je dis oui, je dis oui, je dis oui.

[00:00:27.470] – Pierre

Donc, on dit oui à tout. À chaque fois qu’on a une proposition, à chaque fois qu’on a quelque chose, ça sera le premier argument pour toi qui nous écoute, si tu dis oui à tout, tu passes à côté des opportunités futures. Donc, il faut à un moment savoir faire des choix. Et bien souvent, nous, on s’est rendu compte avec Benoît, que c’est la peur de manquer qui fait dire oui trop vite.

[00:00:49.850] – Benoit

Est-ce que toi, tu as fait cette erreur de dire trop souvent oui, peut-être à tes débuts ?

[00:00:57.490] – Pierre

Oui. Oui, ça m’est arrivé de dire oui, peut-être de manière inconsidérée ou de manière excitée, l’idée d’un projet, d’une envie, d’une opportunité. Et c’est vrai que par le passé, il y a des moments où je me suis senti enfermé dans des situations. Je vais prendre un exemple : je donnais des formations, puis j’ai fini par donner 30, 40 jours de formation par an. C’est colossal. Et à un moment, je me suis senti enfermé dans cette situation de: Il faut donner les cours. Et puis j’avais un business à faire tourner à côté, puis j’avais des salariés. Ce que j’ai fait, c’est qu’à un moment, je me suis juste dit: On va lever le pied. Je finis mes engagements, puisque les engagements que je prends, je dois les tenir. Par contre, je ne reprendrai pas d’engagement pour l’année suivante. Et au final, aujourd’hui, je donne trois jours de cours par an.

[00:01:47.250] – Benoit

Moi, je sais qu’à mes débuts, j’ai très souvent fait cette erreur parce que je savais pas trop où j’allais. Je disais oui à tout. J’étais tellement en panique, en stress de faire rentrer de l’argent dans sur le compte de la boite que clairement, je disais oui à tout. Ma première presta, c’était une presta de QA. Ce n’est pas que ce soit mal de faire de la QA, c’est juste que ce n’était pas tout à fait aligné avec mon profil. Je me suis retrouvé à mes débuts à faire une boutique de vente en ligne de guitare faite à la main par des artisans locaux. Là, j’ai découvert que c’était un métier de faire des photos. Ouais, j’ai vraiment eu ce sentiment de faire parfois n’importe quoi et de me retrouver comme toi, bloqué après. Parce qu’effectivement, une fois que tu as pris ces engagements, il faut les livrer.

[00:02:40.740] – Pierre

Ça, c’est le grand sujet. C’est aussi ta réputation sur le marché. C’est quand tu prends C’est quoi ton engagement ? La question, c’est le jour où ça te plaît plus, est-ce que tu abandonnes le projet ou est-ce que tu vas jusqu’au bout de tes engagements ? La grande question, c’est quel engagement tu prends ? Puisque quelque part, si tu veux passer pour quelqu’un de fiable, tu ne dois pas quitter le navire. Et donc, pour ne pas quitter le navire, il ne faut pas prendre n’importe quel engagement. Ça, c’est un vrai sujet. Moi, j’ai un exemple d’une fois où le “oui” a été une mauvaise idée début 2020, juste avant le COVID, mais je ne le savais pas encore, j’ai racheté un business de vente de formation en ligne. Et en fait, avec le recul, si je pouvais revenir en décembre 2019, je ne le ferais pas. Parce que j’ai mis du temps, de l’énergie, de l’argent, beaucoup d’argent. On parle d’un mi-temps pendant deux ans et on parle de 70 000 € sur la table. C’est des sommes qui sont conséquentes. Pour en fait me rendre compte que j’étais mauvais. Je suis bon dans un certain nombre d’activités, pas beaucoup.

Et en fait, je suis très mauvais sur de la vente de formation en ligne, par exemple. Et en fait, ça, c’est le genre de choses où, avec le recul, j’avais envie de me lancer dans cette activité pour essayer et j’aurais pu sûrement me lancer en mettant moins de temps et moins d’énergie sur la table.

[00:03:57.820] – Benoit

Moi, j’ai le souvenir d’une mission qu’on avait accepté parce qu’au moment où on avait fait le devis, on avait vraiment besoin de manger, on avait besoin de faire rentrer. Là, je parle d’une époque où j’avais mon petit studio de développement, on était quatre à bord. On avait vraiment besoin de manger, donc on avait envoyé un devis, on avait réussi à le vendre. Sauf qu’au moment de le produire, le cycle de vente n’étant pas en 24 heures, au moment où le projet est arrivé à maturité et il a fallu le sortir, on s’est retrouvé en sur-staffing. On avait trop de boulot parce qu’on avait bien bossé commercialement, on avait trop de taf. Et là, on s’est retrouvé à devoir livrer un projet qui nous arrangeait plus du tout. Et je me suis rendu compte que juste prendre un projet parce qu’on avait faim, si on avait trop de mauvais signaux à côté, et notamment si on sentait que le projet allait pas être rentable, c’est quand même un gros signal d’alerte, comme tu l’as dit tout à l’heure, dire oui aujourd’hui, c’est potentiellement handicaper ta capacité à faire demain.

[00:05:01.700] – Pierre

Pour toi qui nous écoute, je vais te proposer une petite méthodo que j’applique. Quand, d’un point de vue entrepreneurial, on te propose quelque chose, je te propose quatre étapes dans l’ordre. La première étape, c’est commencer par dire non. C’est difficile de refuser une opportunité. On n’est pas obligé de la refuser en disant: Benoît, c’est gentil pour ta proposition. Non. On peut dire: Benoît, je vais y réfléchir. Je ne vais pas te dire oui maintenant et on en rediscute. C’est une manière aussi de potentiellement se donner du temps et sortir de l’excitation de: Benoît, il est venu me voir avec un truc doré, ça a l’air génial. Parce que c’est un peu le risque. Ensuite, la question, c’est si je dis oui, donc l’étape deux, c’est qu’est-ce que je peux automatiser ? Est-ce que je peux le faire par un outil de façon automatique ? Garde en tête que si tu penses y passer deux heures, tu risques plutôt d’y passer 50 pour automatiser. Le point numéro trois, la troisième étape de cette petite méthodo pour un peu calmer tes ardeurs. Est-ce que si tu ne refuses pas et si tu n’automatises pas, tu es en capacité de déléguer ?

Est-ce que tu peux prendre une partie de ce oui et faire faire par quelqu’un d’autre ? Et enfin, et ça doit être le dernier recours, faire soi-même. 

Quand on vient me voir avec une opportunité entrepreneuriale, souvent, moi, je suis un peu comme un gamin devant ses cadeaux de Noël: Ouah, un nouveau projet, un nouveau client, un nouveau partenaire de jeu, une nouvelle association, une nouvelle boîte, ça va être génial. Et en fait, ma question, c’est: si je refuse, il se passe quoi ? Est-ce que je peux automatiser ? Qu’est-ce que je peux déléguer ? Et qu’est-ce que je vais être obligé de faire moi-même au final ? Et j’ai un ami qui utilise une phrase que j’aime beaucoup: Les promesses sont des dettes. À partir du moment où tu fais une promesse, si tu veux pour quelqu’un de fiable, tu dois tenir tes promesses. Et donc, la grande question, c’est: est-ce que tu es en capacité de tenir tes promesses ? Et donc, est-ce que tu ne t’es pas trop mis en dettes ? Et moi, je me rends compte que dans le monde d’aujourd’hui, dans ma vie et dans mon quotidien, je ne fais pratiquement plus de promesses. Allez, on va être honnête.

[00:07:18.810] – Pierre

Toi qui nous écoute, les seules promesses que je continue à faire, c’est dans le cadre familial. Le reste, je fais très attention à faire des promesses avec parcimonie pour justement être capable de tenir ses dettes et de pas être en permanence dans le fait de tenir ma dette.

[00:07:36.580] – Benoit

Le truc, c’est que pour être capable de dire non, il y a des prérequis. Et ça, je pense que c’est important de se le dire et d’en être conscient. Le premier de ses prérequis, c’est d’avoir de la trésorerie.

[00:07:48.660] – Pierre

Si tu as de l’argent, c’est quand même plus facile de pas prendre le premier truc qui vient.

[00:07:52.750] – Benoit

Dire non quand tu as le ventre vide, c’est compliqué. Si tu as le ventre plein, ou en tout cas, au défaut d’avoir le ventre plein, le garde manger rempli et que tu sais que tu plusieurs mois devant toi. C’est quand même vachement plus simple. Et là, tu enclenches un cercle vertueux. C’est pour ça que la trésorerie, on n’arrête pas d’en parler, parce qu’en fait, ce n’est pas qu’on est juste amoureux de l’argent, ce n’est pas le sujet. Le sujet, c’est que la trésorerie, c’est de l’énergie en réserve qui te permet d’affronter un coup dur, qui te permet de dire non, qui te permet d’être serein et de voir venir pour être sûr que ce que tu fasses soit vraiment aligné avec ce que tu as envie de faire. Et puis, deuxièmement, en dehors du fait d’avoir de l’argent, parce que moi, à mes débuts, où j’avais de l’argent en banque, mais je n’avais pas les idées claires. Et ça, c’est le deuxième point qui est super important, c’est que quand tu as les idées claires dans ta tête, c’est-à-dire que tu sais ce que tu veux ou ce que tu ne veux pas, tu sais là où tu es et où tu veux aller, c’est vachement plus simple de dire non ou de dire oui d’ailleurs, parce que tu es tout de suite capable de repérer une bonne opportunité ou une fausse bonne opportunité.

[00:08:51.800] – Pierre

Souvent, moi, je me suis rendu compte que les oui que j’ai dit et les engagements que j’ai pris, ou je l’ai peut-être regretté, ou je me suis dit Après coup, je l’aurais pas fait. En fait, j’étais pas clair sur: qui suis-je en ce moment ? Où est-ce que j’ai envie d’aller ? Est-ce que ça me convient ? Et qu’est-ce que ça va me faire ? En fait, j’ai grossi la réussite et j’ai diminué les risques.

[00:09:16.690] – Benoit

Le truc, c’est que ça, tu peux pas le faire en l’extrayant de ton cerveau, en te posant, même si tu médites 50 heures. Ça va pas sortir dans le coup. Pour que ces choses-là viennent, tu as besoin d’être challengé et tu as besoin de faire aussi. Tu as besoin d’expérimenter. En tout cas, c’est ma conviction, c’est en faisant qu’on apprend ce qui nous convient, ce qui ne nous convient pas. Et spoiler, c’est un peu pour ça qu’on a créé le cercle. Mais avant de faire un peu de pub, est-ce que tu as des idées, un exemple de non qui t’a fait vraiment du bien, même si ça a fait mal sur le coup ?

[00:09:50.840] – Pierre

Ouais, il y a un moment, je me suis rendu compte sur cette société de vente de formations en ligne, après deux ans d’acharnement, qu’en fait, la bonne décision, c’était d’arrêter de s’acharner. Je constate que je suis pas fait pour l’infopreneuriat. Je constate que je suis mauvais. Je constate que je suis en dehors de ma zone de confort. Et quand j’ai constaté tout ça, ça a mis des mois et ça a été difficile. Je me suis dit: OK, et si j’arrêtais ? Et là, tout d’un coup, il y a un gros, gros soulagement, en fait. Quand tu prends une bonne décision, ton corps, il te le fait ressentir. Surtout quand tu la portes depuis un moment. Et donc, en fait, le fait d’arrêter de m’acharner, donc on est fin 2022, et de décider de: OK, en fait, je ne vais pas y arriver. Je passe à autre chose. Ça m’a fait du bien de dire non, de dire stop. Et toi, Benoît ?

[00:10:50.360] – Benoit

Moi, j’ai un nom très récent qui m’a fait vraiment très, très mal, mais qui m’a comme toi, instantanément fait du bien. C’est-à-dire que le processus Le plexus de décision a été très douloureux et une fois que je me suis dit: OK, stop, mon corps a instantanément réagi positivement. Ça se situe au niveau juste en dessous du plexus solaire. Ça a été d’annuler ma formation Techraft. Techraft, si tu as un petit peu suivi ce que je faisais, C’était une tentative de repositionner tout ce que je faisais autour d’artisans développeurs, non plus autour du craft lui-même, mais autour de ceux qui accompagnent dans les entreprises au craft. Force est de constater qu’après plusieurs mois d’une campagne marketing pas forcément hyper acharnée, mais où j’avais mis de l’énergie quand même, j’avais eu des bons signaux positifs, pas forcément un rat de marée non plus, il faut être honnête. Et à l’âne du début d’année, quasiment tous les prospects qui qui avait été intéressés me disent: Ce n’est pas le moment, là, on sert les boulons. Il me reste quand même un prospect intéressant avec, finalement, pour quelques demi-journées de formation, il y avait pas mal d’argent à récupérer et ça aurait été positif.

[00:12:00.960] – Benoit

En ce moment, je ne cracherai pas dessus. Mais j’avais vraiment envie de me concentrer sur ma mission de manager de crise que je venais juste de démarrer. J’ai dit non. J’ai rappelé le client qui me restait. J’ai dit: Écoute, je suis désolé, il n’y a pas les conditions pour que ça se passe bien. Alors, il m’a dit: Zut, désolé, on aurait bien aimé. C’est bien dommage, préviens-nous. Ce qui fait encore plus mal quand tu ne sers pas. Moi, ne pas servir un client qui a besoin de toi, c’est quand même super douloureux. Mais voilà, j’ai fait ce choix-là de dire stop à ça pour me concentrer et donner toute mon énergie sur cette mission que je venais juste de démarrer.

[00:12:39.990] – Pierre

Si toi qui nous écoutes, tu te poses des questions sur ton projet entrepreneurial, si tu te dis: Mais ce n’est pas clair là où je vais, si tu te poses des questions sur là où tu es en ce moment, sur tes possibilités. Et puis, sur quel investissement, quel temps je passe, quel budget pour atteindre mes objectifs, Je pense que le cercle, ça pourrait t’aider.

[00:13:02.730] – Benoit

Le cercle, c’est vraiment un parcours d’accompagnement et de coaching. On demande un engagement annuel minimum. Minimum, parce que plusieurs membres sont là depuis plusieurs années. La moyenne, pour l’instant, c’est deux ans et demi. Et C’est la troisième année qu’on fait ça. Donc, tu vois que les gens restent plutôt longtemps. Parce qu’en fait, ce qu’on amène, ce sur quoi on veut te faire réfléchir, c’est des choses qui prennent du temps. Ce n’est pas dans un bootcamp de deux, trois mois que tu vas régler ces sujets-là. Tu vas peut-être te donner un élan dans ce genre d’endroit. Et c’est très bien, il y a des choses super intéressantes à aller chercher. Nous, on a voulu se positionner sur le temps long, te donner le temps de mettre en œuvre, d’expérimenter, de faire du retour sur toi et d’être accompagné par des professionnels qui font ça à longueur de journée.

[00:13:43.520] – Pierre

Le cercle, c’est la promesse de travailler sur ta posture entrepreneuriale et de ne plus jamais être seul, d’avoir une communauté autour de toi et de pouvoir échanger avec eux et de grandir tous ensemble. Et puis de découvrir aussi l’envers du décor de nos différents projets entrepreneuriaux, que ce soit Benoît et moi, mais aussi tous les membres du cercle. Et je peux te dire qu’ils en ont des choses à raconter.

[00:14:08.490] – Benoit

Et en premier lieu, le cercle lui-même, puisqu’en rejoignant le cercle, tu vois de l’intérieur comment se passe le développement du cercle. On partage beaucoup plus de choses avec beaucoup plus de transparence avec les membres. C’est une manière d’illustrer ce qu’on propose dans le cercle.

[00:14:24.200] – Pierre

Si ça t’intéresse, c’est le moment de nous rejoindre sur lecercletech.com. Tu verras, on a produit pas mal de contenu, dont plusieurs formations qui sont en ligne. T’as plus qu’à nous rejoindre, échanger avec nous et puis on reste disponible, que ce soit sur les réseaux sociaux ou par email. J’ai hâte de commencer à discuter avec toi. À bientôt.

[00:14:44.190] – Benoit

À bientôt.

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